PROCHAINS ATELIERS :

Lundi 9 Juin de 19h à 21h

Lundi 23 Juin de 19h à 21h

Lieu: Paris 14ème M°Plaisance

Informations et inscriptions: 06 61 81 69 75

Du Corps au Bonheur : l’Art Thérapie (Article paru dans BIO CONTACT)

Par l’ouverture, l’expression du corps et la danse, l’art thérapie permet de réhabiliter une perception harmonieuse et sensible de son corps. Elle a pour but de développer le potentiel sensoriel et créatif de chacun en traitant les blocages limitant son expression. Ceci, dans le cadre d’une démarche thérapeutique ou d’un développement personnel et/ou artistique.

Cette méthode est une des applications de la Thérapie Neuro Cognitive et Comportementale, créée par Jacques et Fanny FRADIN, fondateurs de l’Institut de Médecine Environnementale. La Thérapie Neuro-Cognitive et Comportementale (TNCC), est une des dernières nées de Thérapies Comportementales, elle s’appuie sur les neurosciences. L’étude du fonctionnement du cerveau et la compréhension des ses mécanismes offre à l’art Thérapeute la possibilité de faire des diagnostics précis et de créer des exercices ciblés qui recrutent le mode mental adaptatif et créatif (préfrontal), favorisant au sens large l’expression artistique de l’individu.

L’Art Thérapie NCC se distingue des thérapies comportementales, et de la TNCC - qui proposent d’affronter massivement les blocages comportementaux - en les abordant de façon douce, latérale et ludique, en s’appuyant sur le plaisir de chacun, la dédramatisation.

Les objectifs de cette technique sont d’une part de créer des situations d’explorations sensorielles et corporelles qui nous sortent de notre mode de fonctionnement automatique, issu de l’apprentissage, en expérimentant des comportements nouveaux tout en favorisant l’individualité et la confiance en soi face à ces comportements. Prenons l’exemple de la répétition : en observant une personne qui danse, on se rend vite compte de ce qu’elle fait spontanément, et de ce qu’elle ne fait jamais, voire qu’elle évite. Si une personne n’exécute que des mouvements ronds, doux, on l’amènera progressivement à explorer l’angulaire, le carré, la ligne voire la tonicité ou la violence dans le mouvement pour palier aux manques de ceux-ci dans son expression : l’amener à visiter l’inconfort dans le plaisir.

Autre exemple, pour une personne qui a peur de chuter, qui le vit comme une violence, on commencera par identifier sa peur, les pensées associées à celle ci, puis on la fera travailler de façon progressive en partant du sol, en position assise, en associant l’action à un état d’esprit qui correspond à ce que la personne apprécie. Si la douceur et la tendresse le sont, on lui fera imaginer qu’elle se laisse aller, chuter, enveloppée d’une couette de plume. On peut d’ailleurs même utiliser concrètement la couette comme un accessoire thérapeutique. On augmentera progressivement la hauteur de la chute vers la position debout, jusqu’à ce que la personne gagne en confiance, en aisance.

On ne passe donc pas par une prise de conscience intellectuelle de la problématique, et de sa résolution, mais la libération se fait dans l’exploration du comportement nouveaux, et la conscience de cette libération suit l’expérience. Progressivement, la confiance en soi remplace la peur ou l’inertie. Face au blocage, l’individualité naît, la liberté d’action s’installe.

Explorer des canaux sensoriels peu utilisés dans la vie quotidienne fait aussi partie du « programme » ! Par exemple : quelle richesse d’information pouvons nous « capter » en touchant un visage (température, forme, grain de peau, …) les yeux bandés, sans passer par la vue (sens sur sollicité dans notre société). Et en quoi cette expérience peut changer notre perception de la personne appréhendées, puisque nous ne passons plus par la projection ou l’interprétation automatique de ce que nous nous représentons visuellement.

Ce que je viens d’expliciter ci-dessus ne sont que des exemples parmi pléthore d’axes de recherche possibles.

D’autre part, une des spécificités d’application de l’Art Thérapie NCC est de se libérer des blocages - interdits sociaux (ce qui fait que l’on perd ses moyens en société pour des raisons émotionnelles) - en douceur, en s’appuyant sur les moteurs du patient. Pour connaître ces moteurs nous disposons d’un outil diagnostic nouveau et unique en son genre, qui permet de découvrir, par questionnaire, les structures de personnalité du patient, ses « freins » et ses « moteurs ». Il peut s’utiliser à tout moment de la thérapie comme outil diagnostic ou test d’évolution. Il permet d’identifier les domaines d’expression aisés, qui supportent l’échec, la difficulté, les zones ressources – plaisir du patient, sur lesquelles se construira la stratégie thérapeutique. Ce test n’est qu’un des outils de l’art thérapeute. Cette vision doit bien sûr être affinée par la perception sensible du thérapeute au cours des séances.

Illustrons par un exemple : on a identifié chez une personne un moteur « plaisir », une curiosité active pour l’art en général et précisément la peinture, mais celle-ci a un blocage, un interdit sur l’expression corporelle de la sensualité. Alors, pour commencer, on cherchera des représentations de nus qui lui plaisent (par exemple de Matisse, Modigliani, …), on sensibilisera la personne à la sensualité par l’observation, voire la reproduction de ces nus ; puis on abordera progressivement l’expression de la sensualité par son propre corps.

Donc comme je viens de la développer ci-dessus, l’Art Thérapie NCC s’intéresse et traite les blocages en amont de l’expression et non l’interprétation de la production artistique. Une autre de ces spécificités est qu’elle s’adresse à tout public en quête de mieux être, en accompagnement thérapeutique, … Elle représente aussi un outil considérable pour les artistes désireux d’élargir leur potentiel créatif, et conscientiser ce qui peut être de l’ordre de la spontanéité pédagogique. Ces moyens d’approche permettent au pratiquant une réelle autonomie. On part à la rencontre de soi, (il n’y a pas de « mauvais élèves »). Chacun peut, grâce à la mise en place de conditions appropriées, rentrer en création. On se libère dans la joie, on accède ainsi à ce que certains nomment « le bonheur », l’harmonie avec soi-même et son environnement.